L'INCROYABLE HISTOIRE DE WINTER LE DAUPHIN 2
Manque de profondeur
« L'incroyable histoire de Winter le dauphin 2 » est un film qui manque de relief. Ses personnages s'agitent et se posent des questions existentielles, mais vu de la salle, ils ne rencontrent pas de vrai opposant. Tout le monde est beaucoup trop gentil, au point qu'on en finirait presque par ne plus croire à l'histoire vraie sur laquelle est basée le film. Et cela n'a rien à voir avec le fait que ce soit un film pour enfant : un film d'animation comme « Le roi lion » se destine à la même tranche d'âge et nous présente pourtant des personnages forts, de vrais méchants et des enjeux qui ne paraissent pas dérisoires. Pourtant on ne peut pas dire que le film ne présente aucun enjeu, mais ils sont ici aseptisés, les dialogues frôlant le « pédagogique ». Même les opposants, éléments basiques du schéma narratif, semblent vouloir aider les personnages principaux. Les enfants sont un exemple de gentillesse et de politesse et le gimmick rigolo est un pélican... pas si drôle que ça. Globalement tout cela ne sonne pas très juste et n'est guère passionnant à regarder.
Étrangement, à la vision du générique de fin, entrecoupé d'images d'archive de l'aquarium retraçant la même histoire que le film, on ressent plus d'émotion que pendant le long métrage. La matière était donc là, mais Charles Martin Smith peine à en tirer de vraies émotions. Au vu de ces quelques images, le film semble même presque en dessous d'une réalité qu'il était sensé retranscrire et transcender. Cet épisode 2 des aventures de Winter le dauphin a donc l'aspect du toc, ne renvoyant qu'à la partie amour et Chamallow de la réalité.
Mis à part ça, on trouve quelques jolis plans en caméra sous-marine (un minimum pour un film sur les dauphins !), et quand on sait qu'elle est vraie, l'histoire vaut tout de même le détour. Si globalement même Morgan Freeman ne parvient pas à remonter le niveau d'ensemble d'un film trop formaté, « L'incroyable Histoire de Winter le Dauphin 2 » amusera les enfants pendant un mercredi après midi pluvieux, mais il ne constitue en rien le film pour enfant de l'année.
Adrien VerotEnvoyer un message au rédacteur