INCOGNITO
On connaît la chanson
On ne peut pas nier que la nouvelle comédie d’Eric Lavaine est assez réjouissante. Tous les ingrédients sont réunis pour divertir les foules : une intrigue simple qui se prête bien aux quiproquos, des ficelles grosses comme le poing, les pitreries d’un Franck Dubosc en grande forme (qui, quoi qu’on en dise, reste fidèle à lui-même) et les envolées hystériques d’une Isabelle Nanty très drôle en impresario au bord de la crise de nerf. Le film va même jusqu’à taper dans les fantasmes des ados, en exploitant avec désinvolture le thème du nobody devenu rockstar (pour les garçons) incarné de façon tout à fait correcte par Bénabar (pour les filles), qui a vraisemblablement fait quelques abdos avant d’endosser son premier rôle au cinéma.
Passé l’enthousiasme de voir un casting aussi sympathique, il ne reste hélas pas grand chose. On regrette le manque d’originalité et de second degré des situations. Les sketch s’enchaînent moyennement bien, on se heurte assez vite aux limites des personnages et, même si l’on s’ennuie peu, on apprécie de voir enfin arriver l’heureux dénouement. Car là aussi pas de surprise : “Incognito” met un point d’honneur à ce que tout finisse par rentrer dans l’ordre, y compris la dimension un chouillat immorale de l’histoire (car voler une oeuvre, c’est mal). Un film à voir en famille, donc.
Sylvia GrandgirardEnvoyer un message au rédacteur