IN YOUR HANDS
Troublant
On croyait le Dogme enterré, voilà qu’il revient par la grande porte. Car « In your hands », sans avoir la facture esthétique des Idiots, se rapproche par ses thématiques de la puissance émotionnelle des œuvres de Lars Von Trier, telle Breaking the waves. Mêlant savamment des sujets antagonistes, tels la recherche de la pureté et l’infanticide, l’avortement et la stérilité, la croyance et la perte de confiance, le devoir et l’amour, le scénario bouleverse, tout simplement. Le naturel et le dépouillement de la mise en scène sied pleinement à la description de la froideur carcérale, et permet un rapprochement des êtres qui y vivent.
Ainsi, le spectateur partage les secrets de chacun, la caméra à l’épaule s’infiltrant partout, dans les moments d’intimité entre un maton et Kate, dans ceux de doute du couple face à la possibilité d’avoir un enfant mal formé, dans les moments de faiblesse des droguées en manque. De mal à l’aise, le spectateur passe à compatissant, puis expérimente le doute, sur chacun des personnages, et sur lui même. Certainement le meilleur film présenté au Panorama du Festival Européen de Meyzieu cette année, on regrette que ce morceau d’espoir en milieu clos ne fasse pas parler plus de lui.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur