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IMPARDONNABLE

Un film de Nora Fingscheidt

Pardonnons les imperfections du film

Après avoir purgé vingt ans de prison pour le meurtre d’un shérif, Ruth Slater est libéré sous conditions pour bonne conduite. Alors qu’elle est soumise à un accompagnement et à divers interdits, et qu’elle doit faire face à une société qui ne fait pas de cadeau à une « tueuse de flic », elle cherche à savoir ce qu’est devenu sa petite sœur, qui a été adoptée après son incarcération…

Impardonnable film movie

Sortie le 10 décembre 2021 sur Netflix

Un an après le choc "Benni", et alors que sa jeune actrice Helena Zengel a joué dans son premier film américain au côté de Tom Hanks (le très beau "La Mission", aussi sur Netflix), la réalisatrice allemande Nora Fingscheidt fait aussi ses débuts outre-Atlantique avec "Impardonnable", coproduit et interprété par Sandra Bullock. Adaptation d’une mini-série britannique inédite en France ("Unforgiven"), ce long métrage ne brille malheureusement pas pour sa mise en scène, qui fait alterner des séquences d’une grande sensibilité avec d’autres choix beaucoup moins raffinés, à commencer par les nombreux flashs qui, bien que nécessaires à l’intrigue, alourdissent ce drame qu’on aurait espéré plus sobre.

De même, le montage parallèle, montrant d’une part la sœur de l’héroïne et sa famille adoptive, et d’autre part les fils revanchards du shérif qu’elle a tué, ne laisse pas suffisamment de place à la finesse et encore moins au suspense – outre une révélation intervenant une vingtaine de minutes avant la fin, il y a peu de chances d’être surpris par une trame bien trop lisible, qui ressemble à de nombreux polars plutôt banals.

Heureusement, le film n’est pas pour autant un échec et ceci notamment grâce au personnage principal qui permet à Sandra Bullock de livrer à nouveau une prestation mémorable, à la fois intense et tout en retenue. Avec une expression apparemment monolithique mais pleine de subtilités, l’actrice parvient à insuffler la complexité d’une femme que vingt ans de prison ont profondément endurcie et abîmée.

Du côté du casting, on soulignera aussi les interprétations de l’avocat par Vincent D’Onofrio (dont la carrure et la barbe lui donnent une apparence d’Orson Welles !) et du collègue de Ruth par Jon Bernthal. Les autres performances sont moins notables mais restent honnêtes pour la plupart. Sinon, on regardera aussi ce drame pour les émotions qu’il procure, et pour les questions complexes qu’il pose à propos de la seconde chance qu’on peut laisser à celles et ceux qui ont purgé leur peine.

Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur

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