Festival Que du feu 2024 encart

IMMACULÉE

Un film de Michael Mohan

La tempête au couvent

Une jeune religieuse américaine s’installe dans un couvent en Italie. L’accueil est chaleureux malgré l’isolement du lieu. Mais rapidement, elle va se rendre compte que de terribles secrets se cachent derrière les apparences…

Parmi les acteurs d’"Euphoria" qui ont le vent en poupe en ce moment, on pense évidemment à Zendaya (merveilleuse Chani du "Dune" de Denis Villeneuve), Jacob Elordi (le récent "Priscilla" notamment) et à Sydney Sweeney. Après le succès de la romcom "Tout sauf toi", la voilà débarquer dans le genre du film d’horreur, avec un postulat classique de ce type de productions : le milieu religieux comme microsome de l’épouvante. Sauf qu’ici, on sera loin des consensuels codes hollywoodiens de "La Nonne" sorti il y a quelques mois, le réalisateur Michael Mohan osant une œuvre bien plus charnelle, à l’image d’un final qu’on n’attendait plus dans une telle machine.

L’intrigue suit Cecilia, jeune religieuse américaine qui débarque dans un couvent isolé de la campagne italienne. Si l’accueil apparaît chaleureux dans un premier temps, plus elle s’occupe de ses sœurs, pour certaines mourantes, plus l’atmosphère tourne à l’étrange et à l’anxiogène. La duologie foi – possession semble alors tout droit esquisser son schéma habituel. Pourtant, c’est bien une autre trame narrative qui va se dessiner sous nos yeux, un « miracle » transposant le récit sur un chemin surprenant, où il est plus question de patriarcat que de méchants esprits, interrogeant l’enfermement des femmes, qu’il s’agisse de leur corps ou de leur esprit.

Si le métrage n’évite pas quelques écueils et abuse des screamers, "Immaculée" est avant tout l’étalage du talent d’une comédienne qui parvient à livrer une prestation intense dans un genre où les acteurs sont souvent limités à des faire-valoir scénaristiques. Sadique et gore lorsqu’il doit l’être, le film devrait ravir les aficionados des frissons au cinéma, mais aussi séduire un autre public, de par les thématiques évoquées sous une forme autrement plus métaphorique que le suggérait la bande annonce. Et même si l’ensemble s’avère trop mécanique et programmatique pour dépasser son statut de série B, ce détour par ce cloître italien s’est montré plus déroutant que prévu. Envie de partir chez nos voisins transalpins ?

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

BANDE ANNONCE

Laisser un commentaire