IL NE FAUT JURER DE RIEN
Mieux vaut ne jurer de rien
Eric Civanyan est un habitué du théâtre et de la comédie (« Espèces menacées » et « Etat critique » au théâtre, « Tout baigne » au cinéma). Entouré de deux acteurs complètement à l’aise dans la comédie, Gérard Jugnot et Jean Dujardin, Civanyan avait toutes les cartes en mains pour réaliser une jolie comédie. D’autant plus qu’il a adapté ici (de façon totalement libre) les écrits d’Alfred de Musset (principalement On ne badine pas avec l’amour), œuvre intemporelle et capable de séduire un très large public, quelle que soit la génération.
Malheureusement, à trop naviguer entre fresque historique, film de cape et d’épée, comédie romantique, adaptation théâtrale, et histoire contemporaine, on ne sait jamais où l’on est, et l’on finit pas s’y perdre. Et malgré toutes les meilleures intentions, du réalisateur comme des acteurs, Civanyan n’arrive pas à donner suffisamment de profondeur aux personnages pour les rendre attachants. Il ne fait, finalement, que survoler les thèmes qu’il voulait traiter, comme la noirceur de Valentin, sorte de héros romantique (Dujardin), ou la relation entre celui-ci et son oncle, Van Buck (Jugnot).
Il en reste un film qui tente d’être drôle, mais qui ne l’est pas vraiment, et qui transforme l’amour en une espèce de mièvrerie fleur bleue… Dommage car le duo d’acteurs Dujardin – Jugnot fonctionne plutôt bien, complété par la fraîche et agréable Mélanie Doutey.
Stéphanie PalisseEnvoyer un message au rédacteur