I WISH - NOS VOEUX SECRETS
Une merveille de tendresse
Nul autre que le Japonais Hirokazu Kore-Eda n’a son pareil pour diriger des enfants et nous entraîner avec eux dans leur débrouille (« Nobody knows »), l'amour qui les lie à leurs parents (« Still walking ») ou comme ici dans les illusions qui les bercent. Si son nouveau film, « I wish » est une histoire de gamins, qui vire quasiment au thriller lorsque l'on plonge dans la préparation d'un voyage clandestin visant à réunir leurs parents, c'est aussi une histoire de bonnes volontés où de nombreux adultes apportent une aide complice à ces petits chenapans.
Le jury du Festival de San Sebastian 2011, présidé par Frances McDormand, n'a délivré qu'un prix du scénario au film qui faisait pourtant figure de favori. Il faut dire que la finesse d'écriture frappe, consolidée par l’interprétation des deux jeunes acteurs du film, composant de véritables portraits aux antipodes l’un de l’autre, entre caractère impulsif pour le plus grand et sagesse précoce pour le plus jeune. Leur complicité évidente et leur troublante maturité font que chacune de leurs questions à leurs parents sonne juste, que chaque élan d'enthousiasme face à un peu d'argent trouvé devient communicatif, que chaque mensonge visant à accomplir leur mission vous tire un sourire.
Si le récit est une nouvelle fois centré sur des enfants très imaginatifs (ils vont jusqu'à suggérer de vendre le chien pour financer leur plan !), les adultes ne sont pas en reste pour apporter leur aide, se remémorant au passage leurs propres souvenirs de jeunesse. Parmi les âmes charitables rencontrées, on notera un grand-père qui n'est pas dupe, une infirmière complice, une grand-mère dont la fille est partie... Toute une galerie de personnages qui donnent de la chair à cette tendre histoire de famille. Bouleversant, généreux, drôle, bourré de bons mots et de séquences inattendues, « I wish » sera certainement l'un des grands films de l'année 2012.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur