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HOW TO STEAL A COUNTRY

Comprendre ce qui se joue derrière les plus grandes instances de l’État

En Afrique de Sud, trois frères, les Guptas, ont établi un empire qui s’étend au-delà des limites de l’économie et de la légalité, et dont certains politiques sud-africains ont su profiter…

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"How to steal a country" est une ode au journalisme d'investigation, au journalisme qui prend des risques et qui se place en lanceur d'alerte, forçant les politiques à être transparents pour que les citoyens puissent avoir une idée plus claire des enjeux de leur nation et des intérêts de celles et ceux qui les gouvernent.

Très fortement partisan, ce documentaire remonte presque chronologiquement l'historique des affaires des frères Guptas sous la présidence de Jacob Zuma. En prenant la forme d'une enquête, ponctuée et narrée par les voix de différents journalistes directement impliqués dans la dénonciation du régime et des agissements de la fratrie et celles de membres du gouvernement qui ont progressivement été chassés du pouvoir, le film de Rehad Desai et Mark Kaplan tente de reconstruire non seulement la chute, mais aussi l'ascension incroyable de cette famille d'immigrés indiens arrivés en Afrique du Sud en 1993.

Pour un néophyte, il y a beaucoup d'informations dans ce documentaire. Un initié pourra peut-être, quant à lui, retrouver beaucoup d'éléments déjà connus de l'Histoire contemporaine, qui pourront alors bénéficier de la remise en contexte qu'offre le film. Mais ce trop-plein d'information, très rapide, est parfois indigeste, est pourtant nécessaire pour comprendre tout ce qui se joue dans les liens entre les instances de l'état et les grandes entreprises, privées ou publiques, au travers des contrats d'état. Ainsi, le film reproduit dans la forme la complexité même du système sud-africain duquel les Guptas ont su profiter pour établir et étendre leur empire.

Ce documentaire est encore très proche, historiquement, des réalités qu'ils évoquent. Certaines n'ont d'ailleurs pas encore été totalement comprises, ou même instruites. Il sera donc difficile de le considérer comme le document le plus fiable qui existe sur ces différentes affaires. Cependant, dans sa réelle volonté d'objectivité et de didactisme, "How to steal a country" tend un miroir à la société contemporaine et pose ouvertement la question du pouvoir de certaines multinationales de conseils qui ont le bras très long et qui tirent discrètement les ficelles des politiques intérieures et extérieures de certains États.

Thomas ChapelleEnvoyer un message au rédacteur

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