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HOTEL SALVATION

Retour aux choses essentielles

Persuadé que son heure est venue, le vieux Daya indique son désir de se rendre dans la ville de Bénarès (Varanasi), au bord du Gange, pour y passer ses derniers jours. Ne pouvant échapper à ce voyage, son fils Rajiv l’accompagne, prenant quelques jours de congé. Ils louent alors une chambre, pour 15 jours au maximum, dans l'Hôtel Salvation...

"Hotel Salvation" a quelque chose de profondément touchant, dans l’entêtement individuel de deux personnages de générations différentes, qui ne se comprennent plus, dans l’ambiance dégagée par les lieux et le rythme qu’ils imposent, mais aussi dans les pointes d’humour teinté de sagesse qui s’en dégagent. On se laisse donc facilement embarquer dans ce séjour aux apparences fantasques dans un hôtel miteux, où quelques pensionnaires deviendront motifs d’attachement (la femme installée ici depuis 18 ans malgré la limite administrative de quinze jours, le propriétaire aussi charlatan qu’en apparence intéressé…).

Doté d’un charmant humour sous-jacent, le film possède aussi de belles scènes de contact avec les membres de la famille, depuis une visite surprise jusqu’à une session de Skype très émouvante. Dépaysant, culturellement captivant, "Hotel Salvation" capte la distance entre deux générations et donc deux visions de l’existence, obligeant le spectateur à se positionner sur ce qui est essentiel. Il dessine au final, avec tact, les contours d’une complicité qui pourrait être enfin retrouvée, sur fond de lieux envoûtants.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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