HORUS, PRINCE DU SOLEIL
Les débuts de Takahata : un objet kitsch mais sympatique
Après la mort de son père, le jeune Horus part en quête de ses origines, dans le but de venger son peuple jadis décimé par le cruel Grundwald…
Première collaboration notable de Takahata et Miyazaki, avant même la création du studio Ghibli, ce film d'animation semble être à mille lieues de ce qu'on connaît d'eux aujourd'hui. Sorti au Japon en 1968, et enfin présenté pour la première fois en France à l'occasion du 9° festival Cinémas et Cultures d'Asie en 2003, les aventures du jeune Horus ont un côté bien décousu par rapport au " Tombeau des lucioles " ou au " Voyage de Chihiro ", probablement les plus grandes réussites respectives des deux compères précités.
L'intrigue se perd dans un florilège d'influences, créant une sorte de gloubi-boulga culturel mélangeant des ingrédients aussi bien scandinaves que japonais ou égyptiens ! Le scénario pagaille est plutôt une succession de saynètes avec des transitions parfois très hasardeuses, et les personnages sont un peu trop nombreux et semblables pour qu'on s'y retrouve facilement. L'animation, quant à elle, est de qualité très hétérogène, reflet d'un manque de moyen évident qui a contraint Takahata à réduire certaines scènes " spectaculaires " à une succession d'images fixes.
Néanmoins le film a un goût rétro sympa, avec ce style proche de celui des séries animées des années 80 dont les " adulescents " nostalgiques raffolent en ce début de nouveau millénaire. Le personnage de Horus a même quelques airs de ce cher Astro qui a bercé toute une génération. Pourtant c'est bien en 1968 que ce film a été réalisé, preuve peut-être qu'il était finalement en avance sur son temps et qu'on l'a sûrement découvert trop tard.
Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur