HORTON
Accepter la différence
Horton l’éléphant, solitaire et jouisseur, entend un beau jour un appel au secours en provenance d’un grain de poussière. Persuadé que des créatures minuscules résident sur celui-ci, il décide de le protéger, en le recueillant au bout d’une fleur qu’il compte emmener en un lieu sûr : une grotte, au sommet d’une montagne…
Tiré, comme « Le Grinch » et « Le chat chapeauté », d'un ouvrage du célèbre Docteur Seuss, « Horton » abandonne le film live bourré de décors extravagants mais forcément carton pâte, pour devenir une oeuvre animée en trois dimensions. Coloré et simpliste côté jungle, le graphisme devient plus torturé, dans le monde miniature, ville de Zou, où les habitants filiformes, poilus aux visages burinés, font tous au moins semblant d'être heureux et insouciants. Ceci pour mieux découvrir la menace d'une destruction proche.
Car les divagations de l'éléphant Horton n'en sont pas forcément, mais seul à s'intéresser à des êtres différents, il passe lui même pour un fou, aux yeux de ceux de sa tribu. Et seuls les enfants ont assez d'imagination pour se mettre eux aussi... à parler à des fleurs ! Accepter la différence, et cotoyer ceux qu'on ignorait jusqu'alors sont donc les message de ce conte, dont la voix off déroute un temps, car un peu envahissante, avec ses commentaires qui riment.
Si l'on s'amuse du courage limité de l'éléphant, des créatures miniatures aux rites attachants, et des originaux enfants de la jungle, le périple tire quelque peu en longueur. Et les menaces (le vautour tueur « gratis », ou la dévote kangourou) ne feront guère peur qu'aux plus jeunes. Mais personne ne restera insensible à la morale de l'histoire: « une personne est une personne, même si elle est toute petite ». Le succès, pour notre généreux éléphant, devrait, lui... être énorme.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur