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HOLA FRIDA

Faire face aux épreuves de la vie

Enfant, au Mexique, la petite Frida dont la famille descendait des Zapotèques, découvre à la fois les notions différence ou de laideur, avec la petite chienne qu’elle adopte, celle de maladie, alors qu’elle attrape la poliomyélite, mais aussi les moqueries des enfants de son âge. Malgré tout, sa volonté de vivre, d’étudier et de fréquenter d’autres enfants, restera tenace…

Passé par les séances spéciales du Festival d’Annecy et les séances jeune public du Festival de Sarlat, "Hola Frida" s’ouvre sur une citation de Frida Kahlo elle-même, parlant de son amie imaginaire lorsqu’elle était enfant. Adulte, alors qu’elle s’applique à la peinture, son petit singe de compagnie qui fait par hasard tomber son carnet à dessin, devient prétexte à entamer un flash-back sur son enfance. On découvre alors sa petite sœur Cristina et sa mère, dans un flot de couleurs, depuis leurs visages avec le contraste des cheveux noirs, des pommettes rouges en petits cercles et des fleurs dans les cheveux, jusqu’à la plongée dans un marché agité, aux multiples teintes vives. Le dessin, relativement simple, entre traits fins de contour et aplats de couleur avec ombres portées, prend une réelle dimension grâce à ces coloris, notamment quand il s’agit d’évoquer avec une vraie grâce la fête des morts et les croyances qui vont autour.

Porté par de ponctuelles chansons, aux rythmes de guitare reconnaissables, et la voix d'Olivia Ruiz en guise de narratrice, le récit permet d’embrasser le sujet de l’acceptation de la différence (sa jambe qui lui fait mal, sous développée lui vaudra le sobriquet ingrat de « patte de poulet », surnom compensé par le rire « de cochon » d’un camarade...), de l’appartenance à une ethnie particulière (objet d’un très beau récit interne, expliquant à la façon d’un conte, la légende du « peuple des nuages », les Zapotèques...) et la découverte du dessin, qui remplacera son rêve de devenir une femme médecin. Évoquant aussi intelligemment les moments cruciaux de sa vie, la formalisation de la mort possible en cette femme squelette à l’immense chapeau des croyances païennes mexicaines (« La Muerte ») permet aussi d’alléger pour les plus petits le poids de sa maladie d'enfance comme d’un accident alors qu’elle etait une jeune femme. Une manière de mettre en avant l’esprit de battante de cette femme bien décidée à s’intégrer au monde, à assumer ses différences, mais aussi à ne pas se laisser dicter son futur par les hommes.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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