HIT THE ROAD
« Ce n'est pas la destination qui compte mais toujours le chemin »
Une famille se rend vers une destination mystérieuse. Dans cette voiture, le père plâtré à la jambe, la mère rieuse et le petit dernier ne cessent de parler. Le grand frère lui est plus taiseux. Au sein de cet habitacle du véhicule, une histoire bien plus grande semble se jouer. Mais laquelle ?
Dans la famille Panahi, je demande le fils ! Pour sa première réalisation, la progéniture de l’illustre Jafar a lui aussi décidé de situer son intrigue au cœur de son pays natal, à savoir l’Iran. Road-movie réjouissant, "Hit The Road" nous invite au sein de l’habitacle d’une voiture. À l’intérieur, l’ambiance est survitaminée, notamment en raison du petit dernier, incapable de rester en place quelques secondes. Le grand frère, lui, semble plus agacé par la situation, tandis que la mère ne cesse de rire. Pourtant, tout le monde est inquiet pour leur chien malade. Où vont-ils ? Quel est l’objet de ce mystérieux voyage ? L’important n’est pas là, tout se joue dans le trajet, les sublimes paysages traversés nous racontant une histoire.
Drame poétique et comédie solaire, ce premier long métrage déploie une grammaire cinématographique impressionnante, réussissant le périlleux exercice du melting-pot d’émotions. Car dans l’euphorie des protagonistes et la beauté des décors, se cache un arrière-plan moins plaisant, où le poids de l’oppression se fait ressentir, où l’intégrisme religieux impose sa charia. Certes, à partir du moment où l’objet du périple est révélé, le film perd un peu de sa douce folie et les dialogues de trop sombrer dans la surexplication. Pour autant, ces pérégrinations humanistes valent largement le détour par les salles obscures. Un nouveau Panahi à suivre.
Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur