L'HÉRITAGE
Errance sans queue ni tête
Deux filles et un garçon parcourent la Géorgie avec un guide francophone déniché sur place. Initialement en route pour le château en ruine hérité de la grand mère de l’un d’entre eux, ils décident finalement de suivre un vieillard et son petit-fils rencontrés dans un bus…
Le moins que l'on puisse dire c'est que "L'héritage" sort des sentiers battus et ne nous emmène jamais là où on s'y attend. Mais à force de chercher l'originalité, Gela et Tumar Babluani s'égarent et perdent le spectateur en route. Le scénario, décousu, nous présente un Georgien paumé dans sa vie quotidienne d'homme endetté et miséreux. Il lui fait rencontrer nos français, leur montrer les dessous (simplistes) d'une économie souterraine où le vol et le recel sont coutumiers. Jusque là, rien de très original, mais un certaine liberté de ton concernant un pays qu'on sent livré à toutes les errances maintient le spectateur alerte.
Mais la suite annonce le déraillement. Suivre un vieil homme ayant accepter de se faire tuer dans le village de ses ennemis semble dans un premier temps une idée ethniquement et culturellement intéressante. Mais le discours sous jacent sur l'image et le témoignage est assez dispersé, revenant par bribes au milieu d'un récit qui semble évoluer au petit bonheur la chance. D'un voyage imprévu le film en devient une triste aventure portée par des acteurs qui semblent déclamer chacun de leur côté des dialogues peu crédibles, et dont la post synchronisation se perçoit à chaque instant. Un ratage complet pour un casting pourtant prometteur.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur