HEIGHTS
Passionnants démêlés
Heights est un nouveau film choral, où chaque personnage a son poids propre, semblable à celui du voisin. Où chacun a ses zones d'ombre, et ses désirs raisonnés. Il est donc passionnant de les suivre, dans leurs errements, leurs convictions, leur luttes intérieures, durant ces quelques vingt quatre heures qui vont les révéler, et changer leurs vies. Au milieu des quatre jeunes adultes, évolue une Glenn Close tentaculaire, sorte de démon bienveillant, de creuset d'expériences, qui veille sur sa progéniture et impose sa bienveillance sur ses rencontres. Son jeu de femme bafouée et d'icône radieuse est sidérant d'humilité et offre de belles envolées rageuses et passionnées.
Face à elle, les jeunes interprètes ne dépareillent pas. A noter la troublante prestation de Jesse Bradford, sensible mâle dont la logique des actes n'est dévoilée qu'à la fin, grâce à un scénario intelligent et tactiquement construit. La scène sur le toit de l'immeuble recèle une tirade criante de vérité de sa part, et tient presque sur ses seules épaules. De quoi se dire que rien n'est jamais joué, que les couples qui font les chapitres de ce film ne sont peut être pas fatalement immuables, que les choix sont toujours possibles, pour le meilleur. Car Heights, choisissant l'optimisme et la vie, est une œuvre complexe qui souligne l'importance du libre arbitre et les dangers des compromis avec soi même.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur