HAWAII
Rien de nouveau sous le soleil
Alors qu’une alerte à propos d’un missile plonge l’île d’Hawaï dans la panique, un groupe d’amis décide de tout se raconter avant qu’il ne soit trop tard. Seul souci : il s’agissait d’une fausse alerte…
Le 13 janvier 2018, l’île d’Hawaï est plongée dans le chaos total. Tous les médias donnent la même information en boucle : des missiles balistiques tirés par la Corée du Nord se dirigent tout droit vers ce bout de terre de l’océan Pacifique. Après quelques minutes, les autorités démentiront cette alerte et le calme reviendra progressivement. C’est de cet épisode incongru qu’ont décidé de s’inspirer Vincent Juillet, co-scénariste, et Melissa Drigeard, réalisatrice, pour leur film. L’idée est alors de lorgner du côté de l’humour de Ruben Östlund, façon "Snow Therapy", et d’imaginer une bande d’amis venue passer les vacances là-bas face à cette situation. Foutu pour foutu, ils entreprennent de tout se raconter, oser se dire ce qu’ils ont vraiment sur le cœur, les secrets refoulés comme les attentes déchues. Le seul problème sera l’après, le moment où le quotidien doit reprendre après ce branle-bas de combat inutile.
Malheureusement pour nous, de ce postulat amusant, le métrage n’en fera rien d’autre qu’une énième redite de ce genre si franchouillard du « film de potes en vacances qui règlent leurs comptes ». Et à l’image des récents "Champagne !", "Plancha" ou encore "Ma Langue au chat", il serait peut-être temps d’arrêter le massacre et de focaliser les esprits sur d’autres pistes narratives. Car une nouvelle fois, nous avons le droit aux mêmes ressorts épuisés, aux amours transis, aux rancœurs exacerbées, aux insultes déjà entendues de trop nombreuses fois. Tout est prétexte à hausser la voix, comme toujours, jusqu’à se demander pourquoi ils sont amis s’ils s’avèrent se détester autant ? Malgré tout l’amour que nous pouvons porter à ce casting pourtant prestigieux, le voyage vers Honolulu est plus proche du cauchemar que de la destination paradisiaque espérée. Il serait peut-être temps de secouer ces cocotiers-là…
Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur