LES HAUTS MURS
Trop classique
« Les hauts murs » fait partie de cette mouvance éteinte des films de pensionnat, qui ont fait jadis les beaux jours du cinéma français (« Les disparus de St Agile », « Au revoir les enfants »), et que « Les choristes » ont remis au goût du jour il y a quelques années. Brimades, privations, rivalités, trahisons sont donc de mise dans ce drame aux ressorts attendus, certes correctement huilés, mais qui ne provoque jamais la surprise. Et ce ne sont pas les rares plans extérieurs, comme la sublime vue du pont, offerte à la fin, qui viendront faire oublier l'austère unicité de lieu qui finit par étouffer comédiens comme spectateur.
On oscille allègrement entre réfectoire, cour et dortoir, le réalisateur nous offrant uniquement de multiples et identiques plans. Les jeunes acteurs sont certes performants, mais leurs confrontation avec des personnages secondaires adultes peu consistants ou trop autoritaires, achèvent de rendre leurs destins cousus de fil blanc. Michel Jonasz peine à exister en directeur. Carole Bouquet apparaît bien tardivement en mère éplorée et livide. François Damiens, parvient à être effrayant par sa carrure, malgré un rôle de surveillant proche du cliché absolu. Seule Catherine Jacob, en femme de directeur, parvient à instiller un rien d'ambiguïté dans ses rapports avec l'un des jeunes. De la soumission à la rébellion, au final, on a nous aussi envie de s'évader.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur