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HARD DAY

Un film de Kim Seong-hun

Un polar burlesque truculent et sans temps mort

Ce n’est pas le jour de chance de l’inspecteur Ko Gun-su. Il vient de perdre sa mère et doit partir précipitamment de la cérémonie d’embaumement car l’IGS est au quartier général. Lui et son équipe sont suspectés de corruption. Fonçant vers le commissariat au volant de sa berline, il percute quelque chose en chemin. Il découvre un corps inerte gisant sur le bitume. Une patrouille de police arrive au loin. Dans la panique, il dissimule le corps. Ce n’est que le début d’une multitude d’ennuis pour Gun-su…

On le sait, le cinéma sud-coréen est réputé pour ses polars bien souvent au-dessus de la moyenne internationale. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si une majorité des films importés de Corée du Sud sont de ce genre, leur provenance étant devenue un gage de qualité. Car même si ce n'est pas forcément systématique, les films policiers coréens distillent bien souvent un détonant cocktail de suspense rythmé, photographie sombre et travaillée, violence exacerbée, le tout relevé d'un soupçon d'humour, tout en tournant souvent en dérision les forces de l'ordre coréennes. "A Hard day" réunit tous ces ingrédients mais se distingue par un humour burlesque quasi-constant, le tout soutenu de bout en bout par des péripéties rocambolesques.

Démarrant sur les chapeaux de roues avec cet accident survenant au plus mauvais moment, Kim Seong-hun ne relâche jamais la pression sur son personnage principal, un flic crapuleux, menteur et hautain. De ce fait, le réalisateur ne laisse aucun répit non plus au spectateur, happé par l'intrigue et toujours surpris par les nombreux retournements de situations et nouvelles crasses arrivant sur le coin de la figure de l'inspecteur Ko Gun-su. C'est pour notre plus grand plaisir que l'on trouve cet anti-héros par excellence tentant tant bien que mal de se tirer de situations pouvant révéler sa culpabilité. Même si certaines d'entre-elles frisent l'invraisemblable (le coup du lac à la fin ou l'épisode du conduit d'aération au début), le brio du montage et de l'interprétation font rapidement oublier ces petits défauts. Durant 1h50, Kim Seong-hun ne lâche rien et parvient à maintenir la pression de bout en bout. Une sacrée réussite !

Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur

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