HAPPY BIRTHDEAD
Inventif et fun, un film de genre comme on les aime
Tree est une étudiante américaine. Membre d’une sororité, elle est l’archétype de la jeune fille populaire et sûre d’elle. Un jour, elle se réveille dans la chambre d’un certain Carter après une soirée bien arrosée. Le soir même elle est assassinée par un tueur masqué. Mais ce n’est pas la fin pour Tree qui se réveille à nouveau dans la chambre de Carter et commence à revivre sans fin la même journée qui n’est autre que celle de son anniversaire. Elle comprend alors que pour stopper le processus, elle devra survivre jusqu’au lendemain…
A priori, "Happy Birthdead" devait être un autre de ces films d'horreur sans âme produit si souvent par Blum House. Mais une fois n'est pas coutume, ce fut une très agréable surprise. Il faut dire que l'on retrouve quelques profils intéressants sur le projet. À la réalisation tout d'abord : Christopher Landon (le fils de Michael alias Charles Ingalls) qui s'est distingué en réalisant l'hilarant "Manuel de survie à l'apocalypse zombie" en 2015 et en scénarisant l'excellent "Paranoiak" en 2007. Autant dire qu'outre son joli minois, le Monsieur a également un certain talent. Devant la caméra aussi on découvre quelques talents plus ou moins cachés. Il y a d'abord la sublime Jessica Rothe, excellente dans le rôle de Tree, autant comme reine du bal que comme peste repentie. Si son visage vous dit quelque chose, c'est peut-être parce que vous l'avez vue dans "La La Land" de Damien Chazelle aux côtés d'Emma Stone (c'est la jeune femme en robe verte dans la chanson "Someone In The Crowd"). Il y a également Israel Broussard, l’interprète de l'un des cinq rôles principaux de "The Bling Ring" de Sophie Coppola. Il n'y a certes pas de quoi sauter au plafond mais le cast peut apporter un début de réponse quant à la qualité du film.
Car ce qui fait la réussite de "Happy Birthdead", c'est avant tout que le film ne se prend pas au sérieux. La multiplication des morts de l'héroïne permet au réalisateur de jouer avec ce moment souvent très cliché dans le cinéma d'horreur. En effet, l'exécution du personnage féminin, qui revient dans de très nombreuses productions horrifiques, est très souvent traitée de la même manière, servant de climax plus ou moins attendu à une scène de tension. Tree mourant plus d'une dizaine de fois, Landon a largement de quoi expérimenter. Explosion, pendaison, agression à l'arme blanche, il y en a pour tous les goûts. Certaines exécutions, comme la première, respectent à la lettre les codes du genre, quand d'autres sont en total décalage.
Autre point fort, l'évolution du personnage principal. Car au départ, Tree n'est qu'une petite peste imbue d'elle-même. La victime idéale pour un tueur psychopathe. Mais à mesure qu'elle revit la journée de son anniversaire, elle révèle une nature tout à fait différente. On lui découvre des blessures enfouies ainsi qu'une sensibilité touchante. Une part de lumière qui est révélée par Carter, archétype du jeune homme lambda en manque d'assurance. Car en se réveillant chaque matin dans la chambre de ce dernier – bien que pour lui ce soit toujours la première fois – Tree finit par développer une véritable relation avec lui. Et voilà la petite dimension fleur bleue qui vient, telle une cerise sur un gâteau, ajouter le petit enjeu supplémentaire qui nous emporte à fond dans le film.
Le seul reproche que l'on pourrait faire au long-métrage de Christopher Landon c'est sa longueur. En effet, le style "Un jour sans fin" est intrinsèquement répétitif, il est donc primordial que l'ensemble ne traîne pas en longueur. Or 5 à 10 minutes auraient sans doute pu être retirées sans que cela nuise au film. Mais c'est vraiment pour chipoter. Au final, on sort de la salle avec le sourire après avoir passé un bon moment devant un horror movie fun, rythmé et parfois touchant. Un film de genre comme on les aime !
Adrien VerotEnvoyer un message au rédacteur