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LE GRAND BAL

Un film de Laetitia Carton

Une bande son et une image très soignées au service d’une culture oubliée

Le « Grand Bal » se déroule sur une semaine depuis près de trente ans en Auvergne. Sur huit parquets, pas moins de 2000 participants apprennent à danser et expérimentent des danses traditionnelles de toutes les régions de France et d’ailleurs, accompagnés par des musiciens traditionnels.

Laetitia Carton connait bien le « Grand Bal », elle le pratique depuis plusieurs années et livre ici un film sur l’émotion, sur l’atmosphère, de cet évènement unique en France et en Europe. Un évènement qui évoque une partie de la culture française oubliée : la musique régionale traditionnelle et les danses qui vont avec. Elle entend montrer que le patrimoine culturel régional français est bien vivant et que son image poussiéreuse n’est pas méritée. Au contraire, beaucoup de jeunes, que ce soient des danseurs ou des musiciens, sont sur les parquets et créent. Les musiciens ont digéré toutes les influences traditionnelles et contemporaines et proposent des mélanges inédits, très dansants. Le Grand Bal est un vivier de création et d’énergies, tant du point de vue de la danse, avec les variations sur des chorégraphies traditionnelles, que sur la musique, avec des mélanges de jazz, de folk et autres.

« Le Grand Bal » est une affaire de danse, donc de musiques et d’images. Ces deux aspects sont très travaillés par la réalisatrice. La bande son est très riche. La musique live est partout. Pour rendre cette qualité de son, les ingénieurs Nicolas Joly et François Waledisch ont déployé un arsenal de micros, l’un prenant le son à la console, tandis que des micros fixes sur les parquets et des perches allaient chercher le son au cœur de la foule. La musique est partout, tout le temps, différente et prenante. Elle vient soutenir les corps, rythmer les longs plans-séquences qui prennent le temps de s’attarder sur les visages de danseurs et de danseuses, qui regardent les couples se faire et se défaire au rythme d’une valse, d’une bourrée ou d’une mazurka, en groupe, ou à deux.

Laetitia Carton montre par ce film, outre une autre culture, une autre manière de vivre ensemble, de faire communion dans la diversité, dans un monde dont l’argent est exclu et la vie quotidienne laissée à la porte du bal. Un monde où tous les âges et toutes les bourses se mélangent. Une petite bouffée d’optimisme, d’insouciance qui laisse des airs dans la tête et de belles images dans les yeux.

Thomas ChapelleEnvoyer un message au rédacteur

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