LES GORILLES
Difficile de faire pire…
Après nous avoir quelque peu déçu avec sa première réalisation, « Situation amoureuse : c’est compliqué », Manu Payet revient sur grand écran ; cette fois, uniquement devant la caméra. En l’occurrence, c’était Tristan Aurouet qui devait tenir l’objectif, mais la mise en scène semble tellement inexistante qu’on peut légitimement se demander si quelqu’un était bien présent aux manettes. Car dans « Les Gorilles », veine tentative de buddy-movie à la française, tout est raté, des situations grotesques d’un scénario engourdi jusqu’à la succession de vannes plus piteuses les unes que les autres.
Le postulat de départ pour cette catastrophe pseudo-humoristique est le suivant : Walter (Manu Payet) réussit l’examen d’entrée du Service de Protection des Hautes Personnalités. Celui qui ne s’arrête jamais de parler et qui fait ce métier juste pour rencontrer des stars va se retrouver à collaborer avec un collègue violent et aigri (JoeyStarr) pour sauver une star du R’n’B d’un ex petit ami évadé de prison. S’en suivront une série de gags jamais drôles car bien trop prévisibles.
Avec son duo de protagonistes antagonistes, le chétif et la brute épaisse, ses blagues usées et un scénario titubant, « Les Gorilles » se transforme en navet anachronique, digne des ressorts comiques des années 80. Malgré les efforts de Manu Payet dont les fans retrouveront la finesse de la verve, rien ne peut sauver le naufrage auquel les spectateurs assistent inéluctablement. On a beau espérer et attendre, jamais cette petite lueur caustique ne viendra faire briller la pellicule d'un film définitivement bien trop pâle.
Consensuel et incohérent, le métrage flirte avec le niveau zéro de la comédie, celle où on se contente d’enchaîner quelques petits jeux de mots pour nous donner l’illusion d’un scénario. À la sortie de la salle, on se sent mal à l’aise, désolé pour ces comédiens qui s’enlisaient progressivement dans un jeu approximatif pour chercher à sauver l’ensemble. Mais certaines missions sont tout simplement impossibles…
Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur