Festival Que du feu 2024 encart

GOODBYE LENIN !

Un film de Wolfgang Becker

Véritable chant d'amour à un pays disparu, la RDA, ce film digne et follement drôle, restera dans les mémoires

Dans les années 70, un homme profite d'un voyage à l'Ouest pour quitter sa famille berlinoise de RDA, laissant derrière lui deux enfants et une femme. Cette dernière, après quelques mois de catatonie, devient une fervente partisane du régime politique, participant à nombre d'importantes activités (rédaction de doléances, chorales patriotiques…). A la veille de la chute du mur et de la réunification, elle tombe dans le coma… et se réveille huit mois plus tard…

Quelle idée fantastique que celle de départ de Goodbye Lenin ! Comment expliquer à quelqu'un qui n'a pas suivi la chronologie des évènements, la disparition de la RDA, la chute du mur de Berlin, la réunification de l'Allemagne ? Becker a choisi d'examiner la carte de l'ignorance, en permettant au fils de maintenir l'existence de la RDA aux yeux de sa mère, alitée.

Entre sentiment de culpabilité et touchantes attentions filiales, il sera prêt à tout pour éviter un choc qui serait fatal à sa génitrice, ceci au grand dam de sa sœur, et de sa petite amie. Et le scénariste pousse le principe au bout (faux journaux télévisés, anniversaire fêté avec les voisins patriotes…) donnant au passage naissance à quelques scènes d'anthologie.

Et le film, loin de s'essouffler, s'oriente peu à peu vers un hommage réaliste et nostalgique à un monde que le spectateur sait disparu, mais dont les impliqués ne retiennent, en véritables êtres humains, qu'ils en connaissent ou non le devenir, que les infimes détails qui font les meilleurs moments, les meilleurs souvenirs. Un film tout simplement bouleversant.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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