GOLO ET RITCHIE
Un autoportrait de deux amis riches de leurs différences
Enfant du quartier de la Grande Borne à Grigny, Golo et Ritchie sont des amis aux profils différents. Golo est un garçon sportif et musclé, sûr de lui, à l’aise dans toutes les situations. Ritchie est un garçon plutôt enrobé, en retrait, atteint d’un trouble du spectre de l’autisme, et fait preuve d’un humour souvent décalé. Il y a 6 ans, ils ont commencé à faire des vidéos, postées sur les réseaux sociaux, afin de faire oublier leurs soucis à leurs spectateurs. Ayant manqué 2 jours à son centre éducatif, Ritchie est renvoyé. Golo lui lance alors un défi : traverser la France à vélo pour se rendre à Marseille…
Documentaire en forme d’autoportrait de deux jeunes de banlieue ayant un succès fou sur les réseaux sociaux (ils ont plus de 1,5 millions d’abonnés), "Golo et Ritchie", passé en séance spéciale au Festival de l’Alpe d’Huez 2024, est un film qui respire la sincérité et le naturel. Un film en forme de road-movie entre deux amis pour lesquels la différence est une richesse, qui montre à la fois un autre visage des quartiers de banlieue, et met en avant une France ouverte sur l’autre, capable de partage et de bienveillance. Au fil de leur périple, laissant certains joyeux lurons du quartier derrière (dont Yoyo, qui « noyait tout le monde à la piscine », mais « n’avait pas la notion du temps »), ceux-ci rencontreront aussi bien des paysans, des animaux, une bonne sœur, une classe de lycéens...
On rit avec eux, comme dans les vidéos, des réactions parfois premier degré de Ritchie, face à un cheval qui le « regarde mal », agacé par la mousse dans un hôtel spa, ou s’émeut aussi de ce qui les rapproche ou s’apportent l’un à l’autre. Sans réelle mise en scène, ponctué d’extraits de vidéos des deux compères, "Golo et Ritchie" a le mérite de pousser ses protagonistes vers une vie d’adulte, ouverte vers les autres. Et la différence, au cœur du récit et finalement très intégrée, apparaît en définitive comme autant une source d’amusement (la prononciation de « Nevers », le face à face avec un chien…) que de complicité.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur