GOAT
Bizutage commence par un "b" comme bêtise
"Goat"» s'ouvre sur des images au ralenti sur lesquelles on voit des hommes torses nus en train de crier. Il s'agit là de quelques plans que l'on se doute d'emblée devoir retrouver plus tard. Après une longue introduction, développant l'agression du personnage principal (qui constituera plus tard un trauma d'importance), c'est dans une faculté américaine typique que va se dérouler le reste de l'intrigue. Car les moutons du titre, ce sont les bizuths de la confrérie que va tenter d'intégrer le personnage, histoire de rejoindre son frère, et donc de lui faire honneur.
Arborant fièrement leur t-shirt blanc sur lequel est d'ailleurs dessiné schématiquement l'animal, une bonne partie du film leur est consacrée, montrant dans le détail les rites idiots et les brimades dont ils peuvent faire l'objet. Intelligemment, le portrait du jeune garçon contraste avec le monde qui l'entoure, de la honte qu'il ressent de ne pas s'être défendu à son malaise ressenti dans une ambiance trop virile, jusqu'à sa naïveté face aux agissements d'une gente féminine plus libérée que lui.
Le scénario met bien en évidence l'absurdité du système, clamant l'appartenance des prétendus maîtres à un « monde civilisé » et montrant leurs agissements ou plaisanteries malsaines qui témoignent de tout le contraire. Sans réelle surprise, Andrew Neel, qui filme proche des corps, fait monter la pression, amplifiant le harcèlement par une sombre histoire de dénonciation, mais le scénario ne questionne qu'en apparence la morale des personnages et leur engagement. Restent les apparitions percutantes ou sympathiques de James Franco (en frère d'un des membre de la confrérie, qui donne le "la" en terme de bêtise et de violence) et de Bruce Willis dans le rôle du recteur de la faculté. Cela demeure bien mince.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur