GET OUT
Un thriller efficace, divertissant et intelligent
Voici donc que débarque sur nos écrans le film ayant obtenu 100%, euh non "99%" d’avis favorables sur le site Rotten Tomatoes, référence outre-Atlantique (un critique a osé poster un commentaire défavorable, lui valant une déferlante d’insultes sur Twitter, y compris de la part du comédien Lakeith Stanfield). Le pitch est aussi simple que malin : Chris, jeune photographe black, va rencontrer pour la première fois la famille de sa copine blanche. On pourrait croire à un remake de "Devine qui vient dîner…" mais avec Jason Blum à la production, le métrage va partir dans d’autres directions, même si on est plus proche d’un thriller paranoïaque avec fond politique, manière "American Nightmare", que les autres œuvres de BlumHouse, réputées pour le genre horrifique.
Difficile de ne pas révéler les détails de l’intrigue. Mais ce qui peut être dit est que "Get Out" est une excellente allégorie de l’Amérique d’aujourd’hui, où le quotidien d’un jeune noir peut être très proche du film d’horreur. Intelligemment, les blancs menaçants ne sont pas des rednecks mais des familles bourgeoises, le réalisateur inscrivant sa trame narrative dans un décor d’apparence inoffensive. Pour son premier passage derrière la caméra, le comédien Jordan Peele, plutôt connu pour des grosses comédies, maîtrise parfaitement l’art de la symbolique, s’amusant avec les spectateurs grâce à de multiples rebondissements. Si le scénario déraille sur les derniers instants en sombrant dans un grand n’importe quoi, "Get Out" n’en demeure pas moins une hyperbole intelligente, effrayante dans son discours et à la tension constante. Pas mal du tout pour un premier film.
Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur