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GENTE DI ROMA

Un film de Ettore Scola

Vagabondage

A Rome, de nos jours, quelques personnages locaux se croisent, comme pour dépeindre l'air du temps, ou esquisser un portrait de cette ville...

Pour son nouveau film, Ettore Scola donne dans le faux documentaire, ou plutôt dans l'étude de mœurs, démasquant ses concitoyens dans leurs aspects parfois les moins flatteurs. Ainsi, si on est surpris par l'apparition, dans un bus, d'un soi-disant enquêteur sur les étrangers à Rome, présentant des conclusions hâtives sur l'intégration réussie et anonyme de ceux-ci, son discours dérive vite sur l'indifférence du romain envers les autres. Puis, la scène suivante nous montre l'usuel côté dragueur de l'italien, un rien cliché, répétant de manière basique les mêmes arguments intellectuels, qui cette fois-ci ne font pas mouche, et ne sont qu'une vulgaire répétition et exploitation.

L'étranger ne semble pas être l'ennemi, sauf quand il s'agit d'une équipe de foot, mais si le romain l'accepte, cela est plus par défaut. Et la scène la plus cruelle du film, où un cafetier envoi un homme de couleur noire, boire sa bière sur le trottoir, prétextant un sol à laver avant fermeture, est encore plus éloquente, semant le trouble dans l'esprit du spectateur quant à l'usage des apparences, et à l'aspect idyllique de la ville. Ainsi est ce Gente di Roma, cruel et contradictoire, comme les gens.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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