LES GENS HONNETES VIVENT EN FRANCE
Un film fourre tout sans véritables enjeux
Les gens honnête vivent en France est un film difficilement positionnable dans une quelconque catégorie. Navigant avec incertitude et inconstance entre comédie de mœurs, bluette romantico-naïve, film d’aventure sur fond politique et social, cet objet étrange et voulu loufoque, ne s’attaque vraiment à aucun sujet, et ne donne pas non plus dans la franche comédie. Les enjeux et les ressorts scénaristiques apparaissent de ce fait, aussi vains qu’artificiels. Que penser des pitreries des personnages arrivistes à peine dissimulés et bien peu intelligents que représentent Abril et son comparse ? Et quel intérêt trouver à cette pathétique histoire de mioche, ballotté pour l’image, entre une future mère indigne, un faux père dépassé par les évènements et un marchand peu scrupuleux doublé de sœurs peu probables ?
Lorsque Putzulu, toujours touchant malgré tout, et Fougerolles, toujours droite malgré le ridicule de son personnage, à la coiffure démente puis au comportement excessif, se retrouvent avoir touché le fond de la coïncidence ridicule. C’est sans compter sur une fin qui arrive comme un cheveux sur la soupe, et une chanson qui aurait pu être sympathique si le film nous avait précédemment donné le moindre plaisir, et surtout si le metteur en scène s’était donné la peine de nous laisser nous attacher aux personnages, au lieu des les suivre assez mollement. Une sorte de double film qu’on oubliera très vite, même si sa deuxième partie, inutile mais moins irritante, a au moins le mérite de dépayser.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur