Festival Que du feu 2024 encart

GASPARD VA AU MARIAGE

Un film de Antony Cordier

Une comédie qui donne envie de tomber amoureux

Alors que son train est stoppé par un groupe de manifestants menottés aux rails, Gaspard fait la connaissance de Laura, qu’il convainc de l’accompagner quelques jours dans sa famille, pour le second mariage de son père, contre une petite rémunération quotidienne…

"Gaspard va au mariage" est une délicieuse comédie centrée sur une famille pas comme les autres. Affichant d’emblée un certain décalage dans l’attitude de la pièce rapportée (Laetitia Dosch, découverte cette année dans "Jeune femme"), aussi maline qu’insouciante, le scénario donne d’emblée le rôle central aux êtres humains qui peuplent ce joli conte moderne, perdus dans des interactions qui les dépassent parfois.

Et ce sont donc naturellement les interprètes qui séduisent, entre le détachement charmeur de Félix Moati ("A trois on y va") en fils longtemps éloigné, et l’étrangeté d’un père de famille volage mais amoureux (Johan Heldenbergh, vu dans "Alabama Monroe"), en passant par la belle mère fière et droite (Marina Foïs, parfaite), le fils réfléchi et dévoué (Guillaume Gouix, particulièrement touchant) ou la sœur restée en partie dans l’enfance (Christa Théret, sur la défensive). Chacun apporte sa pierre à un édifice familial tendrement bancal, entre monde sécurisant et avenir incertain du zoo dans lequel ils habitent, entre cocon familial et réelle ouverture au monde des adultes.

Utilisant à merveille cet univers en permanence intrigant, usant de la parabole de la menace extérieure (un ensemble de chiens s’attaquant aux animaux) pour mieux signifier les dangers qui guettent cette cellule familiale un peu à part, le scénario d’Antony Cordier ("Douches froides") provoque une émotion rare. Il donne à voir des failles longtemps masquées de personnages consistants, tout en esquissant l’espoir d’un changement pour chacun d’entre eux. Et il magnifie le faux couple Moati – Dosch, faisant de leurs atermoiements une danse séduisante, en captant leurs élans. Un film qui donne envie de tomber amoureux.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

À LIRE ÉGALEMENT

Laisser un commentaire