GARDE ALTERNÉE
L'homme pion
Sandrine et Jean sont mariés depuis quinze ans et ont deux enfants découlant de leur union. Jean trompe sa femme avec Virginie depuis quelque temps. Sandrine trouve l’idée de garde partagée de son mari afin de conserver l’équilibre familial. Jean partage alors sa vie entre sa femme et sa maîtresse en alternance…
La réalisatrice Alexandra Leclère s'inspire de sa propre expérience pour créer cette comédie. Elle réussit à nous faire croire à cet ultimatum de la femme à son mari visant à mieux maîtriser son époux. Et l’on s’amuse à regarder Sandrine, qui afin de sauver son mariage, tyrannise son époux en espérant raviver son désir. Un personnage qui jubile quand il pense que la maîtresse est mise hors jeux.
Mais c'est au fond la confrontation des deux femmes qui entraîne la jubilation du spectateur. Valérie Bonneton repousse ses limites pour incarner celle qui tente de récupérer son époux, avec des scènes très sensuelles et osées. La mère de famille des Lepic, remarquée dans la série « Fais pas ci, fais pas ça » de Anne Giafferi et Thierry Bizot, détonne dans ce rôle par son jeu décalé. On retrouve face à elle une nouvelle fois Hélène Vincent, mère de famille inoubliable de "La vie est un long fleuve tranquille" d’Étienne Chatiliez, redonnant ici espoir à sa fille et participant à tous les stratagèmes possibles. Didier Bourdon est tout à fait crédible dans son rôle de professeur de littérature à la Sorbonne défendant le fait qu'il n'est pas un séducteur invétéré, mais qu’il s'est juste enlisé dans une vie monotone. Quant à Isabelle Carré, si elle n'arrive pas au niveau de folie de sa rivale, elle tire son épingle du jeu dans de courts moments.
Alexandra Leclère parvient à nous rire et à nous convaincre avec sa "garde alternée" que les maîtres du jeu amoureux sont les femmes. L'homme, lui, doit suivre la vague. On regrettera juste une fin qui ne fait pas preuve de grande originalité. Le film reste une comédie au casting bien ficelé, qui permet de passer de bons moments et de faire preuve sans doute d’autodérision.
David BrejonEnvoyer un message au rédacteur