LES GAOUS
Navrantes bandes annonces pour résultat speedé
Les Gaous, ce sont les jeunes provinciaux incultes et ignorants de la technologie et de la vie moderne, qui se rendent à la capitale. Le film de Igor SK les met au centre d'une histoire assez classique dans sa trame, mais qui se veut moderne et surtout estampillée jeune's. Le scénario joue sans grande originalité sur les clichés et stéréotypes, du crétin qui parle aux animaux, mais qui sait baiser comme un dieu la bourgeoise parisienne, malgré le fait qu'il soit encore puceau, au dandy bagarreur et borné, qui méprise son monde. Et surtout, il tente faussement de casser ces images d'Epinal, en donnant toujours le beau rôle au gentil simplet, qui forcément est plus à même de trouver le bonheur, loin du stress et des mensonges du citadin.
Précisons que le scénario est signé Jean Marie Poiré (Les visiteurs, Ma femme s'appelle Maurice, Le père Noël est une ordure), qui, s'il est sans nul doute doué pour l'écriture de certains dialogues, a dû malheureusement insuffler des idées au réalisateur concernant le montage du film, speedé, à la limite de l'insupportable. Comme dans ses derniers films, les enchaînements sont ici tronqués, donnant une sensation d'incomplet à certaines scènes, comme s'il nous manquait quelques données, ou qu'on avait absolument voulu faire rentrer le film dans un format 90 minutes. Heureusement, le film est l'occasion de découvrir quelques jeunes acteurs et actrices, qui font de leur mieux pour échapper au ridicule. Mareva Galanter en fille pincée, issues de la haute, Matthias Van Khache en bouseux généreux et gaffeur, ou Hervé Laffïnsse en coiffeur déluré looké homo sont particulièrement convaincants. Signalons pour finir la performance de Jean Marie Bigard en cul de jatte, à qui l'on ose tout faire en terme de blagues faciles.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur