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FURIOSA : UNE SAGA MAD MAX

Un film de George Miller

Too Fast and too Furious, une épopée électrisante

Dans un monde post-apocalyptique, la jeune Furiosa est enlevée de sa terre d’abondance par un gang de motards. Alors qu’elle va désormais devoir se battre pour survivre, elle trouve une nouvelle motivation : la vengeance…

Après le choc de "Mad Max: Fury Road", George Miller, bientôt octogénaire, allait-il pouvoir à nouveau réaliser le miracle, nous accrocher à nos sièges pour nous embarquer dans un Rock'n Roller Coaster d’une inventivité folle ? La réponse est non. Et ce n’est pas grave, car ce cinquième opus se veut à la fois le contraire du précédent et son prolongement, réalisant au passage l’impossible : raconter Mad Max sans son protagoniste. Construit comme un récit mythologique, chapitré, le film n’est pas une course-poursuite frénétique mais bien une origin story classique, avec la construction du personnage de l’enfance à l’âge adulte. Mais le cinéaste australien ne fait rien comme les autres : dans son œuvre, les conventions n’existent pas, artisan d’une filmographie régie par ses propres codes, où l’imaginaire s’incarne dans chaque grain de sable.

Comme le titre l’indique, c’est l’héroïne auparavant incarnée par Charlize Theron qui se voit propulsée en haut de l’affiche. Dans ce Wasteland, il existait un eldorado, une terre d’abondance où les fruits poussaient encore aux arbres. Furiosa avait la chance d’y vivre, jusqu’à se faire kidnapper par le gang de Dementus. Son adolescence envolée, la gamine devra désormais rendre les coups pour survivre, motivée par la vengeance. Son odyssée la baladera aux quatre coins de ce monde, de la Bullet Farm à Petroville, offrant une incarnation visuelle à ces lieux dont on ne connaissait que le nom. Et c’est bien là l’une des principales forces du métrage, la construction ahurissante de cet univers, révélant une nouvelle fois le génie sans pareil de George Miller pour le storytelling.

Plus calme et plus posé (tout est relatif), ce nouvel épisode reste peuplé de séquences d’action que l’on ne voit nulle part ailleurs, où le bitume croise les tempêtes de sables, les gentes chromées résonnant aux riffs des guitares, et où tout est hyperbolique et démesuré. Cela va trop vite, il y a trop de figurants, trop d’explosions, trop d’échanges de coups de feu. Mais cette overdose est jouissive, le trip inégalable. Si ces artifices pourront en rebuter plus d’un, et si on aurait aimé un peu plus d’inspiration sur les dialogues, ce "Furiosa : Une saga Mad Max" reste une expérience dingue, difficilement résumable tant elle doit se vivre, se ressentir. Avec les prestations hallucinées et hallucinantes d’Anya Taylor-Joy et Chris Hemsworth, le film se transforme presque en manga en live action, à la noirceur inouïe et où l’intrigue rend aussi bien hommage au western qu’au cinéma japonais de samouraïs. Avant peut-être de retrouver son iconique personnage pour une suite, cette cuvée 2024 est tout sauf une étape transitoire, mais bien une nouvelle pierre à l’édifice jouissif et foudroyant d’une saga qui ne présente (presque) aucun signe d’épuisement. Longue vie à Max le fou.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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