FRONTERAS
Des solitudes qui s'attirent
"Fronteras" est l'un de ces petits films sur la découverte de soi et l'affirmation de sa différence qui, même s’il suit des chemins balisés, réussit à émouvoir grâce à son authenticité. Choisissant de suivre deux adolescents de milieux différents (Rafa, un espagnol parfaitement intégré dans un groupe d'amis et Ibrahim, immigré marocain tentant de trouver sa place), Mikel Rueda parvient à saisir les rêveries de jeunesse qu'il filme à distance tandis que le fond musical prend le dessus, et capte parfaitement les hésitations liées à l'attitude de l'autre, tout en dépeignant un contexte de racisme quotidien bien ancré.
Lui donnant corps dès la première scène de boîte de nuit, qui vire à l'affrontement entre groupes, il dépeint les difficultés quotidiennes des migrants, comme des institutions censées leur permettre de s'intégrer. Le film, qui doit beaucoup à son casting de jeunes interprètes finement dirigés, traite également de l'incompréhension face à l'homosexualité, notamment incarnée par un des amis proches pris entre répulsion et fidélité.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur