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FRERES D’EXIL

Un film de Yilmaz Arslan

Un film troublant et dérangeant

Deux jeunes enfants se retrouvent dans un foyer d’accueil en Allemagne. Ils sont kurdes et doivent multiplier les plans « débrouille » pour envoyer de l’argent à leur famille. Sur leur chemin, ils croisent deux turcs brutaux. Envie de vivre, violence et vengeance vont émailler les relations turcos-kurdes décrites dans ce film…

Frères d’exil nous offre une vision des difficultés de cohabitation des communautés turques et kurdes dans une Allemagne qui constitue pour eux une terre d’accueil privilégiée. On ne peut d’emblée que souligner la pertinence du propos et la justesse de ce portrait. De nombreux éléments, et motifs de discorde, sont abordés, en n’épargnant et n’oubliant aucune des deux communautés, dans leurs outrances, mais aussi dans leurs forces morales et leurs valeurs.

L’histoire de ces deux enfants et de leurs difficultés, est particulièrement émouvante tout au long du film. Pourtant, il est difficile de vraiment apprécier cette oeuvre dans son ensemble tant les choix du réalisateur s’avèrent parfois durs à supporter pour le spectateur. La violence entre communautés n’est pas ici qu’évoquée, mais bel et bien montrée. Mais était-il vraiment nécessaire de nous montrer un chien mangeant des organes humains ou un enfant se faisant violer ? Le choix est contestable, et en tout cas il en rebutera plus d’un.

Un sentiment de gêne et de trouble perdure donc après ce film, pourtant particulièrement touchant. Malheureusement, si on apprécie l’intention et la démonstration, on reprochera au réalisateur le peu d’attention porté à certains détails, comme lors de la scène finale, sensée être le point culminant du film, gâchée par l’apparition de bus lyonnais alors que l’action est sensée se dérouler en Allemagne…

Rémy MargageEnvoyer un message au rédacteur

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