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FREDDY - LES GRIFFES DE LA NUIT

Un film de Samuel Bayer

Les griffes de l'ennui

Freddy Krueger, personnage terrifiant et défiguré, hante les cauchemars d'une poignée d'adolescents, cherchant à les tuer dans leur sommeil...

Triste époque pour les fans de cinéma horrifique, contraints de voir leurs films cultes "remakés" à tour de bras par des producteurs avides d'argent facile. Et pour une poignée de réussites ("la Colline a des yeux", les "Halloween" de Rob Zombie, "l'Armée des morts"...), combien de navets abyssaux... Après Jason Voorhees et Leatherface, c'est un autre personnages cultes de l'horreur cinématographique qui se trouve passé à la moulinette de Platinum Dunes, boîte de prod' de Michael Bay spécialisée dans le remake, pour le meilleur (les "Massacres à la tronçonneuse") et pour le pire (tout le reste !).

Passé un générique au score envoutant, on se rend très vite compte que ce Freddy nouvelle génération va empreinter le mauvais chemin. Figure omniprésente et maléfique surgissant dans les rêves des adolescents pour exercer une vengeance d'outre-tombe, Freddy Krueger bénéficiait dans le film original d'un temps de présence savamment étudié, accentuant ainsi un suspense onirique des plus terrifiants. Las, le brûlé-griffu (excellent Jackie Earle Haley, totalement sous-exploité) apparait ici dès la première scène du film, silhouette certes charismatique mais loin d'être flippante, aux répliques voulues percutantes mais toujours à côté de la plaque. Déblatérant des dialogues ineptes, les protagonistes-clichés du film se contentent de traverser l'écran sans qu'aucun sentiment de peur ne les habite, victimes toutes désignées d'un tueur peu original dans ses meurtres (et en plus, c'est même pas gore !) et ses méfaits. Recyclant avec paresse les scènes cultes du film de Wes Craven (la main griffue dans la baignoire...), le clippeur Samuel Bayer peine à insuffler du rythme à cette histoire finalement très bête, où tout consiste à ne pas s'endormir pour ne pas mourir. Mouais... je vais aller me pieuter moi !

Frederic WullschlegerEnvoyer un message au rédacteur

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