FRANKIE
Histoire d'une fille fragile
Frankie est une jeune femme de 26 ans. Profession : mannequin. Etat général : stable. Elle est entrée en clinique psychiatrique, ne pouvant plus assumer son statut précaire, la pression de son métier, et la grande solitude qui fait partie de son quotidien…
Ici, le rôle de ce top, qui n'en est jamais devenu un, est tenu par Diane Kruger, top model de renommée internationale, ex-compagne de Guillaume Canet. On a presque du mal à croire qu'elle puisse interpréter cette jeune fille dépassée par les événements, tellement sa carrière d'actrice est fulgurante depuis ces 2 dernières années. Néanmoins, elle donne corps avec conviction à cette descente aux enfers que doivent vivre, on l'imagine, des centaines de filles.
Ici Frankie est filmée dans son nouveau quotidien, l'univers calme et sûr d'un établissement psychiatrique, où elle passe ses journées à errer ou bien dormir. Les visites lui sont quasiment toutes interdites, ainsi que les coups de fils, afin de la détacher de l'extérieur, qui l'a tant détruite. Sa chute nous est racontée au fur et à mesure, par des flash-back sur sa vie de model : rendez-vous en agence, shooting, chambre d'hôtel cheap, maison qui accueille les filles de l'agence temporairement, casting, etc. De casting cassant, où on lui fait remarquer ses kilos en trop, en maquillage où on lui fait remarquer ses rides, puis en séance photo avec un photographe bourré et insultant, … Petit à petit, Frankie perd pied, trouve un peu de réconfort auprès du chauffeur de l'agence, mais cela ne lui suffira pas à tenir.
Certaines scènes sont d'une esthétique fabuleuse, notamment dans la cellule dans laquelle Frankie est enfermée au début, ou bien dans les champs de blé. Pourtant ce film aux allures de reportage, caméra à l'épaule, aurait pu se faire le témoin de la sauvagerie de ce métier. Ce que nous dépeint Fabienne Berthaud est un monde certes cruel, mais finalement pas tant que cela. Le spectateur n'arrive pas à sentir de tendresse pour cette fille perdue. On reste presque sans réelle émotion face à ce personnage. Du coup, on se demande si ce film n'est pas simplement… politiquement correct ?
Véronique LopesEnvoyer un message au rédacteur