Festival Que du feu 2024 encart

FRANCESCA

Un film de Bobby Paunescu

Immigration positive

Une femme de militaire roumain décide de se rendre en Italie. Mais son petit ami, avant de la rejoindre, doit se défaire de ses dettes d'argent, auprès de gens pas si sympathiques que cela...

"Francesca" est un film roumain qui a ouvert en 2009 la section "Orrizonti" de la Mostra de Venise, principale section parallèle du festival, prouvant, deux ans après la Palme d'or de "4 mois, 3 semaines et 2 jours..." et quelques mois après les "Contes de l'âge d'or", le renouveau durable d'un cinéma, aujourd'hui ancré dans le social. Mais malgré le charme et le naturelle de son aérienne actrice principale, Monica Barladeanu, le film ne tient pas la distance, tournant rapidement en rond autour des ennuis d'un petit ami inconscient mais soucieux de s'en sortir.

Cette spirale était déjà au centre de la Palme évoquée ci-dessus, impossibilité de se sortir d'une situation locale durablement dégradée, où mafia et économie souterraines dirigent la vie de ceux qui y mettent les doigts. Ici le discours semblait pourtant différent. Le début du film semblait presque relever de la comédie de mœurs, plutôt légère, portant l'espoir d'une vie meilleure en Italie. Rien d'angélique ici, puisque le voyage était potentiellement teinté de dangers, mais l'optimisme était de rigueur, porté par la flamme du personnage principale, petit bout de femme dynamique et convaincante vis à vis de son entourage.

Égrenant un à un, et avec recul, les clichés réciproques sur les roumains voleurs et les italiens racistes, le réalisateur nous a ainsi concocté une première partie plutôt juste, sincère et légère. On regrettera qu'il n'en ait pas fait de même avec l'image des homos. Mais c'est surtout la deuxième partie du film qui souffre d'un certain manque de consistance, passant des problèmes des uns aux parcours des autres, sans réelle tension, pourtant appropriée aux différentes situations évoquées en parallèle. Un dénouement décevant pour ce qui promettait d'être un grand film et n'est finalement qu'un joli film. Un film généreux, où le hasard fait bien les choses... pour certains en tous cas.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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