FOU DE TOI
Un pitch audacieux qui ne tient pas ses promesses
Adri passe une soirée dans un bar avec ses deux meilleurs amis et fait le pari qu’il peut séduire n’importe quelle femme au hasard. Alors qu’il traverse la salle pour en faire la démonstration, il est accosté par une jeune femme qui lui propose de la suivre illico pour coucher avec elle et se quitter le matin sans jamais se revoir…
Sortie le 26 février 2021 sur Netflix
Les premières minutes de "Fou de toi" en mettent plein la vue. Elles résument en quelques scènes bien rythmées une soirée comme on en rêve tous en ce moment : celles qui commencent dans un bar bondé et qui finissent dans une fête endiablée. Au centre de cette folie nocturne, un homme prétentieux et sûr de lui se laisse transporter par l'audace sans limite d'une inconnue prête à tout pour vivre l'instant présent. Un postulat de départ somme toute basique mais qui devient alléchant quand cette inconnue disparaît brusquement à l'aube pour rentrer dans la clinique psychiatrique où elle est internée, laissant derrière elle Adri pour la première fois fou amoureux, si transi d'amour qu'il va tout faire pour se faire interner avec elle.
Malheureusement le peps survolté et prometteur du début va vite se délayer dans une comédie romantique sans surprise qui ne s'attarde pas sur la crédibilité de son scénario pour arriver à ses fins. En effet, pris au piège par son stratagème, pas très malin, qui consiste à se faire enfermer dans une clinique sans penser qu'il ne pourrait pas en sortir, notre héros racoleur et imbuvable devient presque immédiatement un gentil garçon débordant d'empathie pour les autres patients. Il devient même une sorte de grand frère qui réussit en quelques échanges à faire progresser, pour ne pas dire soigner, les troubles de certains résidents.
Heureusement, autour de lui, les patients bien que très stéréotypés sont attachants. La femme atteinte du syndrome de la Tourette, le toqué de l'hygiène, l'obsédé du complot, la mythomane angoissée et l'amnésique chronique forment une joyeuse bande qui se retrouve la nuit en douce pour parier leurs pilules au poker. Mais cela ne suffit pas à pimenter une fiction qui, au final, use de ce cadre psychiatrique largement édulcoré uniquement pour donner un cadre « original » à un canevas usé jusqu'à la corde. Une comédie romantique basique où deux êtres totalement différents tombent amoureux. Bien que l’histoire retrouve un zeste de logique vers la fin, cela ne suffit pas à rattraper le niveau du film qui reste figé dans son statut de fable mielleuse pétrie de bons sentiments.
Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur