FIVE NIGHTS AT FREDDY'S
Des nuits sans griffe
Alors qu’il vient d’accepter un job en apparence tranquille, celui de gardien de nuit d’un restaurant abandonné, Mike se rend rapidement compte que certains phénomènes étranges se produisent. Et il se pourrait bien que ses cauchemars deviennent réalité…
Le récent très gros succès au box-office américain de "Five Nights at Freddy’s" (record du meilleur week-end d’Halloween) confirme deux choses : après "Super Mario Bros. le film", les adaptations de jeux vidéo ont le vent en poupe, et Jason Blum transforme tout ce qu’il touche en or. A contrario du célèbre pompier à la casquette, la notoriété du jeu est sans aucun doute plus confidentielle de ce côté de l’Atlantique. Le film reprend les bases de l’intrigue, à savoir un restaurant désaffecté, le Freddy Fazbear’s Pizzeria, dans lequel des animatroniques en forme de gros nounours semblent préférer les meurtres aux câlins. Sur grand écran, c’est un jeune homme encore meurtri par la disparition de son petit frère qui devient le veilleur de nuit de ce lieu abandonné. Et les fantômes du passé seront bien plus présents que les mascottes tueuses.
Hésitant entre les multiples références à la série originelle et les impératifs de ce type de productions cinématographiques (sound design et jumpscares), le métrage ne parvient jamais à trouver la bonne tonalité pour inviter les spectateurs à plonger dans cet univers angoissant. Ce sont plutôt d’interminables conversations qui s’enchaînent, évocation des traumas de notre héros pour insister sur la dimension rédemptrice de la trame narrative. Certes, il n’y a aucun mal à vouloir injecter de l’intime dans un récit horrifique, à apposer des symboliques dramatiques sur les différents événements, mais faut-il encore le faire sans oublier l’essence même du projet : effrayer l’audience. En rendant complètement anecdotiques ces drôles d’antagonistes mécaniques (finalement très peu présents) et en délaissant les portes qu’auraient pu ouvrir cette pizzeria labyrinthique, cette œuvre estampillée Blumhouse s’avère être plus proche du Chrome Dino que de la licence de base, à savoir une succession interminable des mêmes séquences. Même une nuit chez Freddy nous paraît trop…
Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur