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FISSURES

Un film de Hicham Ayouch

Godard marocain

À Tanger, deux amis : Abdelsellem et Noureddine rencontrent Marcela, une artiste brésilienne en mal de vivre. En pleine déchéance, tous trois s’aiment et se déchirent sans réelle perspective d’avenir...

Hicham Ayouch ne s’en cache pas, il a tourné son film sans scénario, en totale improvisation et sans savoir s'il aurait assez de fonds pour le terminer. En résulte une œuvre bien difficile d’accès. Ne sachant pas où aller, le réalisateur se perd dans des méandres qui tournent un peu en rond. Une nuit les trois s’aiment, le jour d’après ils se détestent, pour s’aimer de nouveau le lendemain, etc… La seule ligne conductrice étant l’alcoolémie permanente des trois personnages.

«Fissures» révèle un instantané inattendu de Tanger la nuit, où alcool et sexe sont monnaie courante. Tourné entièrement caméra à l’épaule, le film donne l’impression au spectateur de vivre une soirée de bringue où l’ivresse approche la nausée. Constamment sur le fil du rasoir les protagonistes flirtent avec le vide, que ce soit au sens propre avec les scènes sur la terrasse d’Abdelsellem, ou au figuré puisque chacun avance seul et sans repères. Voici un film qui tient plus de la figure de style que de la fiction. Une fois ce principe établi, on peut éventuellement lui trouver un certain intérêt. Néanmoins cela reste une œuvre complexe, réservée à un public plus qu’averti.

Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur

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