FIRST LOVE, LE DERNIER YAKUZA
Sanglant
Tokyo. Leo, un jeune boxeur tombe amoureux d’une call-girl prénommée Monica. Toxicomane, celle-ci est involontairement impliquée dans un trafic de drogue. Leo prenant la défense de Monica, se lance dans une fuite qui verra à leurs trousses à la fois un flic corrompu, un yakuza, son ennemi juré et une tueuse envoyée par les triades chinoises…
Réalisant toujours deux à trois films par an, l’auteur japonais Takashi Miike (59 ans, "Ichi the Killer", "Dead or Alive", "The Great Yokai War", "La Mélodie du malheur", "Crows Zero", "La lame de l'immortel"), ne lâche pas le genre qui a fait son succès : le thriller ultra violent, flirtant parfois avec le fantastique. Mais s’il avait déjà l’habitude de donner dans le film de Yakuza, et d’utiliser une violence surréaliste et sanglante comme élément défouloir et comique, le voici qui rajoute cette fois-ci une dimension romantique à son univers, donnant ainsi un surprenant mélange, qui fonctionne parfaitement. Les spectateurs de la séance spéciale organisée en mai dernier par la Quinzaine des réalisateurs à Cannes, sont sortis chamboulés de l’expérience. Il en sera sans doute de même pour ceux qui découvriront le film en salles en ce début d’année.
On retrouve ainsi dans "First Love" la dose attendue de violence désinhibée, avec des bras coupés, des décapitations, une manière bien étrange d’assommer quelqu’un, du « tasing », des coups de poings dans une grand-mère. L’absence de morale généralisée et des dialogues distanciés qui font mouche, sont aussi au rendez-vous. Qu’un personnage se demande à haute voix « j’en ai tué combien aujourd’hui » n’est donc pas plus surprenant qu’un autre commentant « ça devient n’importe quoi ». Ce cinéma, tourné avant tout vers un plaisir d’instinct du spectateur, allie surprise, rebondissements et moments chocs, dans une mise en scène découpée savamment, pour mieux nous immerger au sein d’une action souvent impossible.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur