LE FILS
Quand l'ennui noie l'émotion
Olivier (Olivier Gourmet) a refusé de prendre Francis (Morgan Marinne) dans son cours de menuiserie. Il se met cependant à le suivre, à le surveiller, dans comme à l’extérieur du centre de formation…
Certes, il fallait du temps pour installer une ambiance à la fois mystérieuse et inquiétante. Certes le secret devait être bien gardé pour mieux déclencher le trouble du spectateur face à l'attitude au premier abord étrange et incompréhensible du professeur. Et cette approche d'une attitude simplement humaine, hors des normes morales préconçues, et aux méandres psychologiques nombreux et opaques, a au moins l'originalité de prendre à contre-pied toutes les réactions orageuses et expansives que le spectateur pouvait attendre.
Et Olivier Gourmet ('Nationale 7') - prix d'interprétation à Cannes pour ce rôle, excelle dans la retenue et l'intériorisation de la tempête. Mais à contempler le quotidien (des apprentis menuisiers ici), à trop vouloir approcher cliniquement les contradictions de l'homme, les frères Dardenne ennuient, et le spectateur, se détachant peu à peu des personnages, n'est pas submergé d'émotion comme il aurait pu l'être, si la moindre attention à un rythme au minimum varié, avait existée. Dommage.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur