LA FEMME INVISIBLE
Petit manuel de psychanalyse illustré
« La femme invisible », c’est avant tout un véritable OVNI cinématographique ! Un petit film qui, l’air de rien, aborde un sujet plus que périlleux : les troubles de l’inconscient sur la personne humaine ! Or Agathe Teyssier a trouvé une bonne astuce, elle matérialise toutes les interrogations et les angoisses de son héroïne. Quand Lily n’a pas confiance en elle, elle disparaît physiquement. Quand elle doute, la petite fille qu’elle était apparaît pour lui reprocher de ne pas être à la hauteur de ses ambitions. Enfin, quand elle essaye de s’en sortir, se sont toutes ses aïeules qui rappliquent pour l’en dissuader sous prétexte d’une malédiction familiale !
Suivant ce parti pris, la réalisatrice développe intelligemment son sujet en imaginant toutes les situations cocasses que cela peut engendrer. Pour agrémenter son propos, elle fait vivre à son héroïne une “thérapie” plus que fantaisiste avec des “thérapeutes” hauts en couleur. Tel son coach Rose (Charlotte Rampling) qui, accoutrée d’un blouson d’aviateur et d’une chapka, suit Lily nuit et jour pour s’assurer de l’efficacité de la méthode.
Enfin on ne peut que se laisser charmer par Lily elle même. A la fois drôle et maladroite elle agit toujours de manière spontanée. Bien décidée à s’en sortir, elle dégage une fraîcheur qui la rend délicieusement touchante. Un rôle sur mesure pour Julie Depardieu, qui excelle comme de coutume dans ce personnage de femme-enfant. Il fallait oser une pareille aventure, Agathe Teyssier s’en sort haut la main en allant au bout de son sujet, sans oublier de nous distraire. Un film charmant qui nous rappelle que nous sommes tous des super-héros en collants rouges !
Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur