FELICIDAD
Chacun sa voie
Santiago et Eugenio sont amis, associés et inséparables. Ils petit-déjeunent ensemble, travaillent ensemble, conduisent en parallèle, jouent au tennis ensemble… Alors qu’ils sont en négociation pour vendre leur affaire, Eugenio disparaît. Santiago se rapproche alors de la femme de celui-ci, Laura, qui cherche comme lui à savoir ce qui lui est arrivé, mais avec laquelle il n’a guère d’affinités…
La scène d'ouverture de "Felicidad" était très prometteuse, évoquant par son surréalisme, les meilleurs aspects d’œuvres comme la fameuse série "Pushing daisies". La caricature était réjouissante, la fusion entre les comportements des deux hommes frisant sympathiquement le ridicule. Amis à l'unisson, leur quasi fusion amuse autant qu'elle inquiète, jusqu'à ce que, lors d'un échange concernant la vente de leur magasin, le sourire de l'un se fige à l'excès, alors que le regard de l'autre s'assombrit.
Puis le film bascule dans une comédie plus conventionnelle, centrée sur deux personnages aux caractères très contrastés, ébranlés par la disparition de leur mari ou ami. Avec un certain charme, se dessine progressivement un changement de regard de l'un sur l'autre, mais aussi des deux sur la vie en générale. Une bonne idée, basée sur l'ouverture de nouveaux possibles, la découverte des rêves secrets de l'autre, l'impact amer de la routine, thèmes fédérateurs que le scénario déroule tranquillement sans au final parvenir à maintenir l'effet de surprise. Un surplus de folie aurait été le bienvenu.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur