FÊLÉS

Pierre Richard répare les fêlés

La maison Arc-en-ciel accueil les personnes que les hôpitaux psychiatriques considèrent comme guéris, mais qui ont encore besoin d’accompagnement. Lorsque la mairie annonce la décision de vendre la maison, tous se mobilisent pour récolter des fonds afin de la racheter…

Indéniablement "Un p'tit truc en plus" aura été la comédie française de ce début d’année. Difficile alors de ne pas voir dans la dernière réalisation de Christophe Duthuron le pendant du succès inattendu d’Artus, version maladie mentale. Ceci alors que leurs sorties respectives figurant dans un intervalle aussi court, on ne puisse accuser le second de simplement vouloir surfer sur la vague du premier. Mais le fait est que les deux métrages présentent un univers très semblable : le thème du handicap pour le premier, celui de la maladie mentale pour le second. Dans les deux cas c’est l’occasion de mettre en avant toute une galerie de personnages hauts en couleurs et attachants.

Ces hommes et ces femmes sont des « blessés par la vie », des personnes ayant connu des traumatismes ou des échecs cuisants, dont ils ne peuvent se relever seul. Pierre dirige l’association qui a pour vocation de guérir ces blessés, de réparer leur fêlure comme le suggère le titre. Mais Pierre n’est pas médecin, d’ailleurs il n’y en a aucun à l’association. Ces malades-là ont simplement besoin d’une oreille attentive. Et également d’information quant à leurs droits. En effet, comment faire pour demander les aides sociales quand on est au bord du gouffre ou qu’on a tout simplement honte d’être un « assisté ». De fait beaucoup des aides ne sont pas réclamées par les ayants droits. Le système de protection sociale français est généreux mais visiblement un peu timide.

Car non, avoir recours à ces aides à un moment de sa vie n’est pas une honte. Ça pourrait arriver à tout le monde, comme le rappelle Pierre lors d’un entretien avec les décideurs du conseil municipal. Et les causes pouvant conduire à cette situation sont nombreuses. Chaque personne fréquentant la maison arc-en-ciel a ainsi sa propre histoire. Et la volonté de mettre en lumière ces histoires conduit à la multiplication des intrigues secondaires, qui hélas finissent par noyer l’intrigue principal et parfois par perdre le spectateur dans des méandres narratifs.

Mais c’est sans déplaisir que l’on suit la petite équipe de la maison arc-en-ciel, emmenée par un Pierre Richard qui ne s’arrêtera donc jamais, et c’est tant mieux. Après le diptyque "Les vieux fourneaux" l’acteur retrouve le metteur en scène Christophe Duthuron pour un rôle moins guignolesque qu’à l’accoutumée, mais toujours aussi plaisant à voir.

Benjamin BidoletEnvoyer un message au rédacteur

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