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Un documentaire d’utilité publique sur le rôle de l’école dans l’intégration
La vie des vingt cinq élèves d’une classe de primaire de Vienne en Autrice, suivie pendant trois années décisives pour la suite de leur scolarité…
Documentariste autrichienne de renom, Ruth Beckermann ("A l'est de la guerre", "L'Affaire Waldheim") avait remporté en 2023 le Prix Encounters au Festival de Berlin avec "Mutzenbacher", film au dispositif très précis qui permettait par des entretiens un peu systématiques sur un canapé, de donner à voir la perception qu’ont les hommes sur la sexualité féminine. La voici qui faisait cette année l’ouverture de la même section avec un autre documentaire, cette fois bien plus accessible, et qui s’avère un véritable antidote à la morosité ambiante concernant l’éducation, mais aussi l’intégration. Un film résolument tourné vers tout ce que l’école est censée apporter de positif à des élèves, dont ici les parents ou grands parents sont souvent issus de l'immigration (60 % n’ont pas l’allemand comme langue native dans les écoles de Vienne), en termes d’apprentissage, non seulement des bases de langage ou calcul, mais aussi de la citoyenneté et du respect des croyances des autres.
La puissante du métrage réside en la force tranquille que représente leur maîtresse d’école, Ilkay Idiskut, jamais scandalisée par une parole ou un geste, mais tentant de résoudre à la fois les conflits, les débuts d’exclusion ou de harcèlement, et de questionner des enfants forcément influencés par leur entourage, mais ceci sans jugement aucun. C’est ainsi que se dessine, malgré les différences et dans le dialogue (avec les enfants comme leurs parents) de réelles pistes pour un vivre ensemble, dans la compréhension de la religion de l’autre (des visites de mosquée ou d’église ont lieu, sans obligation), le respect d’un certain droit à l’erreur, mais aussi la solidarité. Certes le film explore, y compris dans sa forme, des voies déjà empruntées par Nicolas Philibert avec "Être et avoir", ou par un autre documentaire allemand ("Mr Bachmann and his class"), mais il fait preuve à la fois d’un esprit positif enthousiasmant et d’un optimisme en termes d’intégration. Une leçon sans doute adressée à tous ceux qui ne jurent que par l’extrême droite, persuadés que cette dernière est impossible.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur