Festival Que du feu 2024 encart

FASTLIFE

Un film de

Drôle oui, mais pas toujours...

Franklin Ébagé a connu la gloire lorsqu’il décrocha la médaille d’argent du 100 mètres aux jeux olympiques. Depuis ce jour, il ne vit que pour briller, menant sa « fastlife » comme bon lui semble. Mais à trente ans, son passé glorieux est un lointain souvenir, sauf pour lui, persuadé d’être encore un champion…

On connaissait Thomas N’Gigol en compagnie de son compère Fabrice Éboué, on le retrouve désormais seul devant et derrière la caméra. Après le délirant "Case départ" et le quasi tout aussi drôle "Le Crocodile du Botswanga", l’humoriste s’attaque cette fois à un sujet aux connotations moins politiques, s’intéressant aux phénomènes des pseudo vedettes à l’ère du web 2.0. Il interprète Franklin, un athlète ayant obtenu une médaille d’argent aux jeux olympiques sur un coup du sort, et dont la période de gloire se résume en un générique. Pourtant, le garçon devenu homme est encore persuadé d’être un champion, vivant comme une star alors que seule sa femme se souvient de ses exploits. Les paillettes sont tombées, les strass sont usés, mais lui poursuit dans le bling-bling pour mener sa « fastlife ».

Et la véritable force du métrage est bien ce protagoniste principal, sa personnalité étant à l’origine de la très grande majeure partie des sketchs. Égocentrique, mégalomane, méprisant, condescendant, le personnage possède tous les défauts de l’homme qu’on adore détester, ses répliques piquantes provoquant de nombreux fous rires. Mais l’aura de cette star du canapé constitue également un handicap pour cette comédie, les seconds rôles étant réduits à n’être que des faire-valoir humoristiques pour accentuer les pitreries de cet antihéros. À l’exception d’Olivier Marchal, délirant en roi du poulet complètement déjanté, les autres comédiens n’ont pas la place d’exister, alors que certaines relations auraient mérité d’être plus exploitées, comme celle avec le personnage de Samir dont le potentiel comique était évident.

Film moderne où Youtube et la télévision sont omniprésents, "Fastlife" est une satire réussie de ces vedettes éphémères que la télé-réalité nous fournit chaque jour, l’humour noir pinçant de Thomas N’Gijol se mariant parfaitement avec ce thème. Mais si certaines blagues agitent nos zygomatiques, l’amusement n’est pas à la hauteur de ses compositions avec Fabrice Éboué, en particulier en raison du scénario trop brouillon et décousu. Les différentes étapes par lequel va passer le sportif déchu sont bien trop prévisibles, et on finit même par s’ennuyer des gags répétitifs.

Pourtant, il suffit de voir l’humoriste en short pour que les premiers rires se fassent entendre ; alors lorsqu’il multiplie les mimiques ou qu’il se lance dans des canulars farfelus, les éclats de rires ne se font pas prier. Mais il manque un brin de précision dans l’écriture de ces galéjades pour nous enthousiasmer pleinement. Malgré ses punchlines tordantes, "Fastlife" se limite à un bon divertissement, là où on attendait une comédie loufoque.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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