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FACE AU VENT

Un film de Meritxell Colell

De retrouvailles en redécouverte

Mónica, 47 ans, chorégraphe à Buenos Aires, reçoit un coup de fil de sa sœur, lui apprenant la mort prochaine de son père, gravement malade. Retournant en urgence dans son village natal du nord de l’Espagne, elle décide finalement de rester quelques temps, afin d’aider sa mère à vendre la maison de famille…

Face au vent film image

Le premier long métrage de Meritxell Colell débute sur des images en gros plan, celles d’un corps qui danse, tordant ses pieds, courbant ses bras, marquant à la fois une légèreté et une sorte de pesante souffrance. Positionnant ainsi immédiatement le film dans le registre des sensations, le spectateur ne sera pas étonné par la suite, du tact adopté pour aborder à la fois funérailles et retrouvailles, comme du silence ambiant qui magnifiera les quelques moments de règlements de comptes entre proches, chacun voyant le monde de son point de vue et ne pouvant refaire l’histoire.

Austère, "Face au vent" l’est certainement. Mais Meritxell Colell s’attache surtout à dépeindre de difficiles retrouvailles, qui se transforment pour cette fille, éloignée géographiquement depuis près de vingt ans, en une redécouverte, de cette mère tant aimée. Faisant de son personnage une femme peu loquace, centrée sur ses propres sensations, elle décrit les tensions avec sa sœur, la complicité avec sa nièce, tout en la confrontant régulièrement aux éléments, comme si elle devait surmonter une certaine culpabilité, son mode de vie solitaire ou son absence d’implication. Filmant les détails du quotidien, "Face au vent" est avant tout une œuvre sensorielle, qui tente avec délicatesse d’approcher le besoin de renouer avec un lieu, autant qu’avec des gens.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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