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EXPENDABLES 4

Un film de Scott Waugh

Plus expédié que jamais

Après une attaque sur une base militaire en plein désert, un général étant torturé pour récupérer des codes, les expendables sont envoyés sur place en mission…

Expendables 4 film movie

Finalement "Expendables" est devenu une franchise de film d’action comme les autres. L’idée de départ était pourtant assez géniale : réunir dans diverses missions les plus grands acteurs de films d’action où ça bastonne à tout va, en en faisant des buddies vachards, histoire de faire passer un certain second degré également dans les dialogues. 13 ans après "Expendables", qui réunissait déjà Stallone, Statham et Lundgren (mais aussi Jet Li, Mickey Rourke et Bruce Willis), voici que cette fois l’on a l’impression d’assister à un spectacle en condensé, avec un scénario minimum et un montage raccourcissant certains enchaînements, histoire de rentrer dans un format d’une heure quarante trois.

La sensation se renforce d’ailleurs avec la conclusion, résolument expéditive, nous assénant au passage deux coups de massue en à peine quelques minutes (un lié au bateau qui devient l’objectif de la deuxième moitié de l’intrigue, l’autre que l’on taira, mais vous aurez sans doute deviné en cours de route...). Bref, si l’on s’amuse toujours de certaines répliques (la discussion sur le couple dans le cockpit de l’avion, les plaisanteries sur la perruque blonde de Dolph Lundgren...), de la manière de butter les uns ou les autres (un missile enfoncé dans la gorge, une tête tenue à l’extérieur d’un véhicule qui explose, un couteau et une hachette dans les poumons...), ou de l’affichage de la brutalité comme une seconde nature (le recyclage de Statham en vigile est plutôt sympathique), on se lasse vite de la surenchère dans l’action, qui relègue le crédible des bastons au second plan.

Ici pas de problème pour sauter en moto à 7 ou 8 mètres du sol (dans une scène tout de même hallucinante sur le pont d’un bateau), pour garder sa coiffure et son maquillage parfait (Megan Fox ne sert pas à grand chose, même en cheffe de mission), ou pour sortir indemne d’une explosion un peu trop proche. Au final, on a l’impression que même les producteurs (comme les scénaristes) n’y croient plus eux-mêmes, les effets spéciaux donnant eux aussi l’impression d’être ici au rabais (les effets de flammes, la disparition accélérée d’un hélico dans les eaux, une mega explosion, le « dérapage contrôlé » qui tue...). On espérait éventuellement que ce serait le chant du cygne, mais la conclusion laisse la porte ouverte à tout.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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