EVAN TOUT-PUISSANT
Des vannes peu puissantes
Quatre ans après "Bruce tout-puissant", Tom Shadyac réalise une suite, ou plutôt un spin-off puisque le personnage principal de ce deuxième opus, Evan Baxter, incarné par Steve Carell, avait un rôle secondaire dans le premier. En tout cas, exit Jim Carrey et Jennifer Aniston, mais rebonjour Morgan Freeman dans le rôle de Dieu. L’absence des deux premiers se ressent car le couple Carell-Graham n’a ni le talent ni la fraîcheur de Carrey-Aniston. En revanche, le retour de Freeman permet de sauver le film du naufrage absolu, à défaut de pouvoir le porter à lui seul vers des sommets que le métrage n’atteint jamais.
Steve Carell est trop apathique pour provoquer l’enthousiasme et on sourit trop peu face à ses gesticulations et ses soupirs (que l’on accompagne donc en ressentant la même lassitude que son personnage). Les gags sont souvent basiques et attendus, l’effet de surprise ne prend pas comme lors du premier film, et Tom Shadyac montre à nouveau ses limites pour la mise en scène, qui est d’une platitude accablante, malgré le spectaculaire décor de l’Arche d’Evan. Reste le pire, que l’on avait déjà constaté avec le film initial : un discours gnangnan imprégné de religion et de sentiments mielleux. Les messages sont certes pertinents dans l’ensemble (notamment à propos des désastres écologiques provoqués par les humains) mais cela reste terriblement convenu et parfois piètrement conservateur. Retenons donc seulement Morgan Freeman…
Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur