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L'ÉTUDIANTE ET MONSIEUR HENRI

Une ode à la vie touchante et pleine d’espoir

Selon son fils, Henri n’est plus capable de se gérer lui-même et de vivre seul. Sauf que le papi bourru et ronchon n’est pas véritablement prêt à laisser quelqu’un pénétrer son intimité. La douce Constance va alors avoir bien des difficultés à cohabiter avec le monsieur. Et les soucis ne font que commencer pour elle…

Les conflits générationnels sont légion au cinéma, en particulier dans le registre de la comédie où l’opposition entre les plus jeunes et leurs aînés promet toujours des décalages caustiques. "L’Étudiante et Monsieur Henri" s’inscrit parfaitement dans le schéma ultracodifié de ce genre vaudevillesque où les joutes verbales sont censées se mixer avec un comique de situation souvent stéréotypé. Sauf que le nouveau film d’Ivan Calbérac, adapté de sa propre pièce théâtrale, a préféré la douceur et la tendresse aux gags grossiers. Le postulat est classique : un papi bourru se retrouve à cohabiter avec une jeune fille aussi gentille que souriante. Forcément, la vie quotidienne va être mouvementée au gré des humeurs, rarement positives, de l’octogénaire.

Mais au lieu de se contenter de cet antagonisme générationnel, le scénario va développer des pistes loufoques inattendues, où la séduction et l’abnégation se mêlent dans un beau pot-pourri émotionnel. Évidemment, le film n’évite pas l’écueil de recourir à des ficelles trop évidentes et appuyées, en particulier à chaque fois que la caméra quitte les murs de cet appartement parisien. Car c’est précisément dans l’espace réduit de la bâtisse que le métrage est le meilleur, quand il se contente de raconter cette relation particulière entre une jeune fille effrayée par le futur vertigineux d’une vie à construire et un homme en fin de vie enfermé dans des souvenirs qui lui gâchent ses derniers moments.

Dès que cette comédie bienveillante s’égare dans des sous-intrigues, le film perd irrémédiablement son charme. Néanmoins, à chaque fois que celui-ci se recentre sur son propos, le résultat retrouve sa poésie originelle et son message galvanisant. Même si l’aspect mielleux et les notes de piano oppressantes peuvent rapidement agacer, la magie opère, en grande partie grâce au talent de Noémie Schmidt qui signe une première prestation convaincante, parfaite réponse au charisme brut de l’immense Claude Brasseur. Et on ressortira les yeux humides, avec un souvenir probablement périssable, mais le cœur réchauffé par un discours attendrissant toujours efficace.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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